La soixantaine et retraité depuis peu, Jean Roscoff est un universitaire spécialisé dans la « Guerre Froide » et un vétéran d’S.O.S racisme dont il ne cesse de ressasser les heures de gloire. Passionné par un obscur écrivain américain des années 50, Robert Willow, musicien de jazz et poète maudit qui vécut en France, il décide de lui consacrer un livre. Publié chez un éditeur confidentiel aux maigres ambitions, porté par un lancement raté au cœur d’un bar miteux, le livre prend vite le chemin d’un four éditorial sans même passer par la case du succès d’estime. Pourtant, un article publié sur un blog anodin attire l’attention. C’est le début des ennuis pour l’écrivain, car de nos jours le pire arrive très vite.
Heureusement Jean Roscoff a de quoi affronter la dure réalité du monde moderne : un alcoolisme gênant, une femme qui tient à « réussir son divorce », une fille lesbienne en couple avec une activiste virulente et un mouton noir d’Ouessant (le bouc il ne l’a pas trop senti). Pas de doute, Jean Roscoff va bien toucher le fond. Mais il ne va pas se laisser faire pour autant, quitte à se remettre en question…
Un roman drôle et sarcastique, une fable critique sur les réseaux sociaux et la dictature de la morale, Le Voyant d’Etampes est un roman jubilatoire et malicieux, qui avec un humour irrésistible sait mettre en lumière les limites et les failles de notre société. C’est aussi le portrait d’un homme dépassé, fruit d’un autre siècle et qui peine à garder l’équilibre.
