Toxey est âgé et commence à souffrir d’Alzheimer. Enfermé dans une maison de retraite, son seul plaisir consiste à guetter les visites de sa fille. Dehors le monde politique vacille et le chaos commence à se répandre dans tous les Etats-Unis.
Sachant que le temps lui est compté, Toxey n’a d’autre choix que de raconter son secret et d’affronter le gouffre de son passé.
Des décennies plus tôt, Toxey est un jeune noir qui parcourt sa ville un appareil photo autour du cou. Ses clichés font la joie des clients de la quincaillerie où il travaille. Mais un jour l’une des ses photos attire l’attention d’un homme mystérieux, tandis qu’une jeune femme est retrouvée morte dans une réserve naturelle. Toxey ne le sait pas encore, mais sa photo menace un certain Elder Reese, un riche héritier aussi brutal que maléfique, un futur sénateur à l’ambition dévorante, prêt aux pires bassesses pour arriver le plus vite possible tout en haut de l’échelle du pouvoir.
Dans cet imparable roman noir, aussi tranchant qu’un couteau bien aiguisé, Peter Farris s’attaque avec brio aux nouveaux monstres de la politique, nés du crime et de la corruption, dont la démagogie, l’argent et la violence sont les seules valeurs.
Un bijou d’efficacité d’une justesse alarmante.
« Puis il brandit le discours (…) et, avec un geste théâtral, il le déchira en deux et jeta les bouts de papier sur le côté. (…) Il tendit le cou pour scruter la salle et, avec un lèchement de babines reptilien, prononça les premiers mots qui lui vinrent à l’esprit.
– Les amis, je vais arriver à Washington à coups de tricherie, de mensonge et de vol, et vous n’aurez pas d’autre choix que de m’adorer. »

Le Présage, Peter Farris, traduit de l’américain par Anatole Pons-Reumaux, éditions Gallmeister 24,90 €