Le chagrin des vivants

Énormément d’histoires ont été écrites sur les deux conflits majeurs du XXème siècle. Pour son premier et très bon roman, l’anglaise Anna Hope prend le parti de se pencher sur la période qui a suivi la fin de la grande guerre, sur le sol britannique, à Londres plus précisément.

L’histoire commence avec le corps d’un homme tombé au combat pris au hasard sur un champ de bataille français et rapatrié en Angleterre. Cette dépouille du soldat inconnu arrive à Londres quelques jours plus tard, le 11 novembre 1920, salué par tout un peuple meurtri par tant de maris, frères et fils disparus.

Dans la foule, trois femmes sont venues chercher chacune à leur manière la possibilité de pouvoir enfin se recueillir et exorciser la douleur laissée par ceux qui ne sont pas revenus : Evelyn , issue de la grande bourgeoisie londonienne, tente d’oublier la mort de son fiancé en travaillant pour le bureau responsable du versement des pensions aux mutilés de guerre. Ada voit partout son fils pourtant tué au front, et Hettie, quant à elle, travaille dans un cabaret et offre aux soldats rescapés trois minutes de danse moyennant une livre.

Au cours des quatre journées précédant l’arrivée du cercueil à Westminster, le lecteur découvre et suit ces trois parcours que rien ne semble rapprocher. C’est sans compter sur la très habile construction du roman et sur le très beau phrasé d’Anna Hope, qui font du Chagrin des vivants  une des très belles découvertes de cet hiver.

Le chagrin des vivants, Anna Hope, éditions Gallimard 23 €.

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