Destination Ténèbres.

Destination Ténèbres est un roman de science-fiction américain de Frank M. Robinson publié en 1991, dont la traduction française vient seulement de paraître aux éditions Denoël.

Moineau est un jeune explorateur de mondes inconnus, qui souffre d’amnésie suite à un accident. Son vaisseau, L’Astron, est une immense arche spatiale qui depuis mille ans tente de trouver des traces de vie dans la galaxie. Son capitaine, seul immortel à bord, voit son équipage se renouveler au fil des générations.

Au cours de sa convalescence, Moineau va se rendre compte que L’Astron n’est plus que l’ombre de lui-même, un vaisseau usé dont les ressources sont en voie d’épuisement et dont la réalité est falsifiée. Tandis que le navire se prépare à traverser le coeur de la galaxie, une immense zone dénuée d’étoiles, Moineau va comprendre qu’il est une source d’enjeu pour l’équipage et que son amnésie n’est pas innocente.

Destination Ténèbres est un space opéra psychologique en huis clos, hormis quelques scènes d’exploration sur des planètes hostiles. S’il pose la question du bien fondé de la recherche de la vie dans l’univers, le roman reste une épopée maritime à suspense placé dans un cadre d’anticipation. De Moby Dick aux Révoltés du Bounty, on y retrouve les grands thèmes de cette littérature : les manipulations et les complots de l’équipage. L’inévitable face à face avec un capitaine illuminé qui refuse de rebrousser chemin. Dans ce dédale paranoïaque, Moineau aura bien du mal à trouver son chemin pour survivre.

Le lecteur quant à lui n’est pas au bout de ses surprises.

Destination Ténèbres, Frank M. Robinson, Denoël Lunes d’Encre 23.50 €.

Le Don

Le Don, l’ultime héritage, de Patrick O’Leary est un roman de fantasy charmeur, roublard, qui tout en respectant les canons du genre (les dragons, la magie, la lutte du bien contre le mal), affiche une nette originalité. Tout d’abord l’écriture est belle, simple mais souvent poétique, riche en images et en symboles. Et l’histoire, qui au départ est formée de plusieurs intrigues qui s’emboîtent les unes dans les autres, tel un jeu de poupée russe, est au final plus facile à suivre qu’il n’y paraît.

Cela commence sur un navire, en pleine nuit, entourée d’une mer d’huile et sombre, où dorment quelques mystérieux monstres marins. Un matelot, conteur à ses heures, va transmettre à l’équipage et à son capitaine une bien étrange histoire, où il est question d’oiseau maléfique, de roi déchu, de sorciers mythiques, et surtout du vent, ce vent mystérieux qu’on chevauche, qui est à la source de toute la magie du royaume.

Petit à petit ce conte va s’étoffer, et un autre conte va s’en détacher, puis encore un autre… Mais tout cela n’est-il qu’un conte ?

Patrick O’Leary, écrivain américain dont c’est le second roman publié en France, signe là une oeuvre attirante et féerique, humble et subtile.

Le Don, Patrick O’leary, éditions Mnémos 21 €.