Les enfiévrés : le roman qui va faire grimper votre température.
Vous reprendrez bien un peu de virus ?
Paru aux Etats-Unis en 2018, Les enfiévrés nous conte l’histoire d’un virus, d’une épidémie venue de Chine : la fièvre de Shen. Mais les symptômes sont très particuliers. Une fois infectés, les malades sont condamnés à répéter mécaniquement et à l’infini certains gestes et comportements du quotidien. Mettre la table, essayer des vêtements, faire la vaisselle… Jusqu’à l’épuisement. Tournant en boucle, les infectés finissent par mourir, par s’éteindre.
Candace Chen est une jeune New-Yorkaise d’origine chinoise. Avec beaucoup de recul et un humour vif, elle nous résume la rapide agonie de notre civilisation. Alors que tout se délite et s’effondre autour d’elle, Candace s’accroche à ce qu’elle peut : son travail, sa solitude, de vagues amis, quelques recherches Google. Tandis que la ville se vide, que ses collègues disparaissent, elle fait le bilan de sa courte vie.
Tableau d’un monde essoufflé, d’une société qui s’épuise et épuise, Les enfiévrés dresse aussi le portrait désabusé d’une génération qui court après son loyer, qui sur-consomme et s’abîme dans des relations éphémères, qui se contente d’un travail médiocre parce qu’il paye bien, une génération sous pression qui n’a ni but ni sens.
Ce roman étonnant n’est ni une prophétie ni un coup de chance et ne saurait être réduit à sa seule dimension apocalyptique. C’est une oeuvre d’une belle acuité, toute à la fois saisissante et touchante. Il met en lumière toutes les absurdités du monde dans lequel nous nous égarons.
« Nous étions des stratèges en marketing, des avocats en droit des biens, des spécialistes en ressources humaines, des conseillers financiers. Ne sachant rien faire, nous avions tout cherché sur Google. »
Les enfiévrés, habilement traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Juliette Bourdin, Mercure de France 23.80 €