Que cherche Jérôme Bourdaine en poussant les portes de l’Hôtel de La Turbie, ce palace désargenté perché sur les hauteurs de Monaco ? Fuir le monde et l’ennui qu’il procure ? Disparaître en laissant derrière lui sa vie et ses maîtresses ? Ou simplement céder à l’appel de l’oisiveté ? Dans tous les cas, dans cet hôtel vide d’occupants et au bord de la ruine, qui ne se nourrit que des fantômes d’un glorieux passé, Jérôme trouvera un écho à ses rêveries solitaires. Car en ces temps pourtant troublés, le monde semble s’être arrêté au coeur de cette singulière demeure, comme suspendu dans un souffle mélancolique. Jusqu’au jour où un couple arrive à son tour…
Qui se souvient de René Laporte, écrivain et résistant né en 1905, disparut en 54 ? Il fallait bien toute la malice du Dilettante pour sauver ce court roman de 1944 de l’oubli et lui donner une deuxième vie. Cette fois-ci ne ratez pas votre chance, l’occasion est trop belle. Hôtel de la solitude est un texte rare, à l’élégance surannée, presque aristocratique, où tout est dans la beauté du geste, comme un tableau parfait. Et l’amour, toujours, au détour d’une page…
Hôtel de la solitude, René Laporte, éditions Le Dilettante 15 €.