Le Dimanche du souvenir

« Comment tu t’appelles, fiston ? »

Cette question, Simon l’avais refoulée dans les profondeurs de sa mémoire. Il aura fallu une thérapie pour qu’elle resurgisse d’un passé qu’il croyait à jamais enterré. Afin de lutter contre de violentes crises d’épilepsie qui ne sont que l’écho d’un trauma, Simon doit désormais regarder plus de trente ans en arrière et régler ses comptes avec les souvenirs.

Le 8 novembre 1987, un attentat de l’IRA fait onze morts et soixante-trois blessés dans la ville d’Enniskillen. En plein coeur de l’Irlande du Nord se joue une tragédie sans précédent, déchirant toute une communauté, toute une population et de nombreuses familles. C’est le temps des choix, des causes justes et des trahisons, le temps de la barbarie et des bombes aveugles.

Simon a quinze ans et rêve de fuir toute cette violence. Mais parce qu’il se retrouve au mauvais moment et au mauvais endroit, le voici prisonnier et gardien d’un lourd secret. C’est désormais le temps long du silence.

Âgé à présent de quarante-neuf ans, Simon convoque la fiction au service de la vérité. Car parfois les écrivains sont les seuls à pouvoir faire la lumière sur le passé.

En faisant preuve d’une juste compassion et d’une virtuosité littéraire, Darragh McKeon se hisse au niveau d’un Russell Banks, le grand romancier américain. Rarement on aura touché d’aussi près tous les paradoxes de la guerre civile irlandaise, jusqu’à nous briser le coeur.

Frédéric

Le Dimanche du souvenir, Darragh McKeon, traduit de l’anglais (Irlande) par Carine Chichereau, Belfond 22 €.

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